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Al Ayyam
18 mars 2007 - page 13
Un colloque à l’Université de Birzeit à l’initiative du Consulat Général de France « La résilience »... Un mécanisme comportemental et affectif original pour résister à la violence de l’occupation en Palestine
Youssouf Shayeb - Les travaux du colloque « Autour de la résilience » organisé à l’initiative du Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat Général de France à Jérusalem et en collaboration avec l’association Les Enfants, le Jeu et l'Education à l’université de Birzeit ont débuté hier à l’Institut de droit. Ce colloque de deux jours est consacré à la résilience. Des tables rondes et des séminaires auront pour but d’étudier le concept de résilience appliqué au cas palestinien. Selon les participants, le colloque a plusieurs objectifs dont celui d’éclaircir les mécanismes comportementaux et affectifs qui nous animent et notamment de faire la lumière sur les cas de résilience tant au niveau individuel qu’au niveau collectif. Ils effectueront une étude comparative afin d’analyser les facteurs de la résilience et les cadres dans lesquels elle s’inscrit. [...]
Trois conférences ont eu lieu le premier jour du colloque dont le sujet général était « Résilience : de quoi parlons-nous ? ». Le psychiatre Boris Cyrulnik, directeur d’études à l’université de Toulon-Var, a évoqué la résilience comme concept, les mécanismes qui la prédisposent en tant qu’assimilation de ce qui se passe autour de nous et le silence qui entoure parfois nos drames. Boris Cyrulnik a précisé que la résilience signifiait le refus de résignation face aux blessures et aux altérations et l’insoumission face à l’oppression et aux difficultés. Il a indiqué que l’homme avait en sa possession de nombreux mécanismes de défense contre les difficultés mais que la résilience n’était en aucune sorte un mécanisme de défense « négatif » tels que le repli sur soi, la fuite au devant des obstacles, la soumission ou la dissimulation, basées sur une rancœur intérieure, qui diminuent le choc mais qui se révèlent toxiques et empoisonnent les relations entre celui qui s’enferme, plein de rancœur, et ceux qui l’aiment ; car il a appris à s’auto défendre à travers la haine de l’autre. Il arrive alors à un degré d’auto flagellation entre mort psychique et explosion. Autres formes de résistance mais également hors du cadre de la résilience, la « plainte » et la « dénégation » ou le fait de considérer la vérité douloureuse comme étant quelque chose de supportable.
Durant la seconde intervention, Roger Heacock, professeur d’histoire à l’Institut d’études internationales Ibrahim Abou Loughoud, a présenté une histoire de la résilience. Il a évoqué le concept de « champ », propre à Pierre Bourdieu, et sa vision des dynamiques sociales, qui ont une résonance dans l’ensemble des sociétés, même d’un point de vue politique. Il a évoqué la résilience comme un concept regroupant les résistances psychologique et matérielle, mais qui oscille également entre la résignation, la volonté et la lutte. C’est un qualificatif que l’on peut retrouver chez le faible contre le fort, dans une relation d’inégalité. Il a illustré son propos d’un grand nombre d’exemples tirés de l’histoire de France, de la Corée, du Cambodge et d’autres pays. [...]
Ismaïl Nashef, professeur d’anthropologie au département de sciences sociales de l’université de Birzeit, a d’ailleurs dit : « Ce n’est pas par hasard que le corps, individuel et collectif, s’est changé en théâtre immédiat du conflit en Palestine. En 1948, le moment de la perte du corps terrestre s’est incarné, avec ce qui s’ensuit de perte du corps collectif, et l’individuel a fui vers différentes contrées. Cela s’est répété en 1967. Le conflit armée est la base. Le mode de conflit armé, niant le corps, l’aliénation sociale et la fragilisation des liens entre le corps, la société et la terre, sont des facteurs qui ont des conséquences fortes dans la société palestinienne et qui conduisent au martyre social palestinien, particulièrement la pratique de la liquidation du corps collectif qui est une caractéristique fondamentale et constitutive de la mentalité d’occupation israélienne. [...]
Al Quds
15 mars - page 15
Rencontre à l’université de Birzeit autour de « la résilience »
L’Institut d’études internationales Ibrahim Abou Loughoud organise, en coopération avec les services culturels du Consulat général de France à Jérusalem, le colloque « Autour de la résilience ». Le colloque se tiendra samedi prochain dans la salle de conférence de l’Institut de Droit de Birzeit.
Les conférences aborderont plusieurs sujets autour de la résilience, notamment la santé mentale, la psychologie et ses différents aspects, les différentes visions du concept au regard des sciences sociales ou de la psychologie ou bien les cas de résiliences individuelle ou collective palestiniennes. Des chercheurs et des experts en santé mentale, des psychiatres, des sociologues et des universitaires étrangers et de l’université de Birzeit aborderont les dynamiques de la résilience.
Le colloque sera inauguré par Ghassan Khatib, le chargé d’affaires pour les affaires sociales ainsi que par François-Xavier Léger, le Consul général adjoint de France. Six conférences se tiendront durant les deux jours que durera le colloque. Une table ronde réunira des professeurs palestiniens et étrangers et clôturera les séances, sous le titre « Du concept aux applications ».